LA WAIS

La WAIS ou « bilan psychométrique » : Qu’est-ce que c’est ? Comment la passer ?

Avertissement 1 :

S
i les caractéristiques des adultes HPI ne se résument pas à un score au test de QI, il faut rappeler qu’à ce jour, le seul critère permettant d’établir (ou d’écarter) avec une certitude suffisante le HPI chez un individu est la réponse apportée par un psychologue ayant fait passer au sujet le test appelé « WAIS » ou « CATTELL« . (La WAIS est le test le plus couramment utilisé en Europe, la CATTELL aux Etats-Unis).
Aucun autre test, et notamment les tests de QI à passer soi-même, n’a de valeur probante suffisante.

Avertissement 2 :

Si vous envisagez de passer un test psychométrique, abstenez-vous de vous informer sur son contenu : cela fausserait le résultat lorsque vous le passerez. Et ce test ne doit pas être envisagé comme un examen ou un concours auquel il faudrait se préparer : il est censé mesurer quelque chose de vous ; cela exige donc que vous veniez simplement comme vous êtes.

Comment se passe un bilan psychométrique ?

Pour passer une WAIS (opération également appelée « bilan psychométrique » ou « bilan »), deux solutions sont possibles :
  • Soit un bilan composé de trois temps clairement distincts :
  1. Un premier entretien : pour faire le point sur vos motivations, votre parcours, les difficultés éventuelles que vous rencontrez, vos attentes d’un tel bilan et les possibles difficultés pour le praticien ;
  1. Un temps de « passation » : vous passez le test avec le praticien (il vous pose oralement des questions : vous n’êtes pas seul devant une feuille), en une ou plusieurs séances selon les tests utilisés ;
  1. Un temps de restitution : orale et écrite (où le praticien vous remet — immédiatement ou ultérieurement — un compte-rendu écrit).
  • Soit un bilan effectué d’un seul tenant : premier entretien, passation et restitution au sein d’une seule et unique séance, souvent de trois à cinq heures. Cette dernière solution est souvent préférée par les gens qui veulent savoir sans trop attendre. Si certains s’en accommodent très bien et ne rencontrent pas de difficultés, ce n’est pas nécessairement la meilleure. En effet, un temps d’attente entre un premier rendez-vous et la ou les séance(s) de passation permet autant au psychologue qu’à vous-même de pouvoir réfléchir sur ce qui vous amène et mieux vous préparer. Peut-être même aurez-vous des remarques et questions supplémentaires le jour de la passation. Par ailleurs, une restitution immédiate ne permet pas une analyse très poussée des résultats et, éventuellement, empêche de préciser la nature de certaines difficultés. Or, la restitution doit être un moment d’échanges entre vous et le psychologue, pas uniquement pour trancher entre « surdoué » ou « pas surdoué ».
La WAIS-IV comprend dix « subtests » obligatoires et cinq « subtests » facultatifs. Vous devez passer les dix subtests obligatoires ; le psychologue peut être amené, par choix de sa part ou parce qu’il a besoin de préciser certains éléments de votre fonctionnement cognitif, à vous proposer de passer quelques subtests facultatifs (ou tous). La substitution d’un subtest facultatif à un subtest obligatoire est possible si elle se justifie cliniquement.
Il est possible d’effectuer des pauses durant la passation du test, et même autant qu’on le souhaite, mais après la fin de l’administration d’un subtest. Le but n’est pas de se faire violence mais que vous vous sentiez aussi « bien » que possible.
Même si on a l’impression que tout se joue dans un « oui » ou « non », le plus intéressant est surtout d’avoir un éclairage sur son fonctionnement intellectuel et psychique.
Les tests psychométriques sont conçus pour être passés en une seule séance. Répartir la passation d’un même test sur plus d’une séance, sans justification, n’a pas lieu d’être. Il peut cependant arriver qu’une trop grande angoisse ou fatigabilité amène le praticien à proposer une deuxième séance de passation.
En revanche, quand un même sujet doit passer plusieurs types de tests, plusieurs séances de passation peuvent être proposées : une pour le test psychométrique, l’autre pour les tests de personnalité, ou une pour le test psychométrique, une pour les tests neuropsychologiques, une autre pour les tests de personnalité…

De quoi doit être composé le compte-rendu ?

Le compte-rendu donné par le psychologue doit comprendre les résultats chiffrés du test, si possible : les notes « composites » (notes de chaque indice) avec leur intervalle de confiance et le percentile, les notes standard (celle de chaque subtest) et le « QI total » s’il est significatif.
Un compte-rendu ne comprenant que les chiffres est inutile. Il doit donc comprendre les données cliniques nécessaires pour vous permettre de comprendre la signification des résultats (ce qu’évaluent les indices, la signification des chiffres donnés) pour vous.
Un compte-rendu uniquement écrit n’est pas acceptable. Tout compte-rendu écrit doit s’accompagner d’une restitution orale des résultats, que cette dernière ait eu lieu préalablement ou qu’elle soit l’occasion de délivrer ledit compte-rendu.
Le compte-rendu doit être compréhensible par vous. Un compte-rendu lacunaire ou entièrement jargonnant n’est pas acceptable. Si un aspect vous échappe, le psychologue qui vous a fait passer le bilan doit vous l’expliquer.
Un compte-rendu ne vous apprendra peut-être rien que vous ne connaissiez déjà, mais pouvoir le lire écrit par un œil neuf (celui du psychologue), noir sur blanc, peut déjà constituer une première étape vers une meilleure compréhension et acceptation de soi.

Combien ça coûte ?

E
ntre 150 et 400 euros, voire davantage. Chaque psychologue fixe ses honoraires librement. Le coût varie notamment selon :
  • le lieu où vous le faites : pour une passation de test psychométrique seule, entre 150 et 250 € hors de Paris ; entre 250 € et 400 € à Paris ;
  • le nombre de tests prévus : plus il y a de tests, et plus ça peut coûter cher ;
  • la notoriété du psychologue.
Renseignez-vous toujours lorsque vous prenez rendez-vous : quel est le coût total, et surtout quelle est la prestation exacte (il doit s’agir : du premier entretien, de la passation et de la restitution). Les enjeux financiers et psychologiques pour vous seront importants : il est donc parfaitement normal que vous demandiez des informations complètes sur le coût et le contenu du test que vous envisagez de passer.
Un bilan psychologique paraît souvent trop cher. Pour autant, un tel coût peut se justifier : outre les heures passées à vos côtés (au moins 4 à 5 pour une passation de test psychométrique, entre le premier rendez-vous, la passation et la restitution), il y a tout un temps, que vous ne voyez pas, de « cotation », d’interprétation des résultats et de rédaction d’un compte-rendu par le/la psychologue. Le coût du test reflète aussi ce temps de travail.

Comment choisir un(e) psy pour passer une WAIS ?

Pour plusieurs raisons (et notamment le coût), il est important de s’assurer que le psychologue auquel on pense s’adresser pour passer le test soit de qualité.
Un bilan psychologique peut avoir de nombreux effets sur vous et, si malheureusement votre première expérience a été un désastre et ne vous permet pas d’obtenir des données qui font sens pour vous, il vous faudra attendre au moins un an, idéalement deux, avant de pouvoir retenter l’expérience. (Cette durée est nécessaire pour tenter de neutraliser l’effet « test-retest »).

La version du test

Ce point est
primordial. Ce doit toujours être la dernière version, mise à jour selon les données scientifiques et nouvellement étalonnée. (Car pour pouvoir classer, il faut déjà avoir un étalonnage qui serve de référence.)
Le matériel coûtant cher (entre 1 500 € et 1 800 € pour une mallette de test neuve), certains psychologues et certaines institutions préfèrent ne pas acquérir la nouvelle version.
Sachez cependant qu’une ancienne version est valable encore un an environ après la sortie de la version la plus récente.
Au jour où cette page est écrite, les versions les plus récentes sont :
  • pour les plus jeunes, de 2 ½ à 7 ½ ans : WPPSI-IV, paru en 2014 ;
  • pour les enfants, de 6 à 16 ans et 11 mois : WISC-V ;
  • pour les adolescents à partir de 16 ans et les adultes (jusque 79 ans et 11 mois) : WAIS-IV, paru en 2011.
Pour les enfants de 3 à 13 ans, il existe encore le K-ABC II, paru en 2008.
Seuls ces quatre tests sont reconnus par l’Éducation Nationale. Ce sont les tests les plus couramment utilisés.

Choisir son psy

Bien choisir le psychologue pour un bilan psychologique est aussi important que pour une thérapie.
Vous devez vous sentir à l’aise (autant que faire se peut) et avoir eu réponse auparavant aux questions que vous vous posiez, dans toute la mesure du possible.
Un bilan psychométrique est un moment suffisamment stressant en soi pour ne pas souffrir d’un stress supplémentaire induit inutilement par le professionnel que vous aurez en face de vous.
Comment savoir si l’on se sent bien ? Eh bien, se faire confiance. Il est parfois difficile de se sentir pleinement rassuré, mais vous devez au moins sentir que les réponses que le psy vous a délivrées vous satisfont. Si vous vous posez encore des questions, que vous avez des remarques à l’issue d’un premier entretien, n’hésitez pas à revenir vers le psy les formuler, voire solliciter un deuxième entretien.
Vous devez être au clair sur : le déroulement de la passation, la version du test, ce qui vous est proposé.

Ce qui est à fuir dès la prise de rendez-vous

Certains indices doivent vous pousser à ne pas donner suite :
  • Si l’on vous dit que les surdoués n’existent pas, que ce n’est « que » du « surinvestissement intellectuel » ou que seuls les enfants sont « précoces ».
  • Des réponses évasives, non argumentées, voire des affirmations dont vous sentez qu’elles vous infantilisent.
  • Si on vous délivre des généralités abusives sur les surdoués (la réalité est toujours plus complexe qu’elle n’en a l’air).
  • Si vous n’avez pas de réponse satisfaisante à ces quatre questions basiques :
  1. quel test et quelle version ?
  2. comment ça se passe ? (Idéalement, quand même, en trois temps, et non pas tout en même temps.)
  3. quelle restitution ? (Chiffrée ou non, compte-rendu ou non.)
  4. quel coût ?
  • Si, et ça tombe (soi-disant) bien, le psychologue en question est le spécialiste de la question ; pire, s’il a inventé lui-même une méthode d’évaluation et de thérapie pour sujets surdoués.

Synthèse

Défauts et qualités d’un psychologue potentiel pour un bilan psychométrique
À fuir Signes de qualité

– Une version non actuelle

– Une version qui n’est pas adaptée à votre tranche d’âge

– Un psy qui ne répond pas à vos questions

– Un psy avec qui vous ne vous sentez pas à l’aise (certes, ce n’est pas toujours facile, mais faites-vous confiance !)

– Pas de compte-rendu écrit

– Pas de restitution orale

– Que des chiffres

– Des informations que vous ne comprenez pas sur la passation

– Un psychologue au fait de la douance : qui sait que ça existe et vous donne l’impression de connaître les particularités propres à son évaluation

– Un psychologue formé à la passation de test (tous ne le sont pas) et qui vous présente sa manière de travailler

– Un psychologue conscient de ses limites (on ne peut pas être spécialiste en tout)

– Un compte-rendu précis, avec les données pour chaque indice et chaque subtest, et des commentaires pour chaque subtest

– Des informations claires sur la passation